Reconnues internationalement comme une violation des droits humains, les mutilations génitales féminines dite MGF, concernent selon les Nations Unies plus de 200 millions de femmes et de filles dans toutes les régions du monde et chaque année environ 4 millions de jeunes filles de tout âge sont exposées à cette pratique inhumaine. La situation s’est encore aggravée en raison de la crise du COVID-19 et il est estimé qu’environ 2 millions de filles supplémentaires sont exposées au risque de MGF à cause de la pandémie.
Les MGF sont une atteinte grave aux droits fondamentaux des femmes et des filles par la violation de leur intégrité physique et psychique, de leurs droits à la sexualité, à la santé, à l’égalité, à la sécurité et de leur droit à la vie car ses pratiques sont non seulement lourdes et dévastatrices de conséquences mais peuvent aussi être mortelles. De nombreux facteurs contribuent à la prévalence de cette pratique. Pourtant, partout où elles sont pratiquées, les MGF sont l’expression d’une inégalité de genre bien ancrée et les filles et les femmes qui subissent des MGF sont soumises à une forme de violence systématique.
Pour cette Journée internationale de la tolérance zéro à l'égard des mutilations génitales féminines, ce 6 février, il s’agit dès lors de rappeler que pour le Luxembourg une telle atteinte sévère à l’égalité entre les femmes et les hommes et une telle forme d’extrême violence fondée sur le sexe n’est pas acceptée et ne sera jamais tolérée.
Soucieux du respect des droits humains, le Gouvernement luxembourgeois continue à s’investir et à renforcer son combat pour la prévention et la lutte contre les violences fondées sur le sexe, la violence domestique et pour la promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes. Il s’agit d’une priorité du Luxembourg également dans le cadre de sa candidature au Conseil des droits de l’homme pour le mandat 2022-2024.
Alignée sur les principes et les valeurs d’une politique étrangère féministe, l’action du Luxembourg en matière de coopération au développement et d’action humanitaire repose sur l’atteinte des objectifs pour le développement durable (ODD), en particulier l’ODD 3 « bonne santé et bien-être » et de l’ODD 5 « égalité entre les sexes ». Dans ce contexte, le Luxembourg reste fermement engagé pour promouvoir et défendre la santé et les droits sexuels et reproductifs des femmes et jeunes filles et en a fait une priorité transversale dans ses programmes bilatéraux et multilatéraux.
C’est dans cette optique également que les MGF sont interdites au Luxembourg. Ainsi, le Luxembourg a introduit par la loi du 20 juillet 2018 entre autres, l’incrimination spécifique de mutilations génitales féminines dans le Code pénal et a approuvé la Convention d’Istanbul, première convention de genre juridiquement contraignante, qui condamne et interdit la violence domestique et les violences fondées sur le sexe à l’égard des femmes et des filles et par conséquent les MGF.
Au côté des travaux législatifs et politiques, le Gouvernement continue à travailler de manière transversale et interministérielle sur la thématique des MGF par le biais de travaux de réflexion et de prévention. Ainsi,
- une brochure intitulée « NON aux mutilations génitales des femmes » a été élaborée ;
- le site violence inclut et définit un volet par rapport aux différentes formes de violence dont les MGF et donne des informations sur les divers services d’aide ;
- des campagnes de sensibilisation sur la Convention d’Istanbul, la violence domestique et toutes les formes de violence fondées sur le sexe dont les MGF ont été organisées;
- la participation du Luxembourg à une étude de l’Institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes (EIGE) sur l’estimation du nombre de filles à risque de MGF dans l’Union européenne, plus spécifiquement l’Autriche, le Luxembourg, le Danemark et l’Espagne et dont une fiche technique donne un aperçu général et succinct de la situation des quatre pays dont le Luxembourg.
Cette violence, comme toutes les formes de violence, est dévastatrice. La combattre signifie également soutenir le pouvoir et la capacité des filles et des femmes à exercer leurs droits humains, à réaliser leur potentiel et à contribuer pleinement à leur avenir. Éliminer les MGF d’ici 2030 nous concerne tous et toutes et relève de la responsabilité au côté de l’Etat et de chacun de nous. Ce combat, nous devons le mener toutes et tous ensemble.
Communiqué par le ministère de l’Egalité entre les femmes et les hommes ; le ministère de la Santé ; le ministère de la Justice ; le ministère de la Famille, de l’Intégration et à la Grande Région ; le ministère des Affaires étrangères et européennes ; et le ministère de l’Education nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse