La violence domestique n’est pas une affaire privée

Ensemble avec les représentant-e-s d’institutions policière et judiciaire et de services d’aide, Taina Bofferding a dressé un bilan des violences domestiques pour l’année 2019 ainsi que lors de la crise du COVID19.

A la lecture du récent rapport du Comité de suivi en matière de violence domestique au Luxembourg deux chiffres retiennent l’attention : le nombre d’interventions des forces de police et le nombre de décisions d’expulsions du parquet. Deux chiffres qui sont en hausse par rapport aux années précédentes. En réponse aux cas recensés, la ministre Taina Bofferding en appelle ainsi à poursuivre et à approfondir les mesures d’aide et d’accompagnement actuellement déployées. 

Lors d’une conférence de presse, en date du 11 juin 2020, Taina Bofferding a détaillé les différents dispositifs du ministère de l’Egalité et des organismes partenaires pour endiguer la violence domestique, aider les victimes et accompagner les auteurs.

« La tendance à la hausse doit être suivie et observée en permanence. Le Luxembourg dispose d’une législation efficiente et d’un cadre institutionnel performant avec le Comité de coopération entre les professionnels dans le domaine de la lutte contre la violence comme organe de supervision. Le réseau des structures d’accueil et des services de consultation offre un encadrement psychosocial indispensable pour les victimes et les auteur-e-s de violence domestique », a noté la ministre.

 

Rapport annuel: Interventions policières et expulsions

Année Interventions policières Expulsions
2010 589 264
2011 675 331
2012 801 375
2013 844 357
2014 876 327
2015 802 242
2016 798 256
2017 715 217
2018 739 231
2019 849 265

 

Concernant les chiffres répertoriés en 2019, il s’avère que :

  • la Police Grand-Ducale a procédé à 849 interventions (avec et sans expulsion), ce qui représente une augmentation de 14,88% par rapport à 2018 (739). 
  • le nombre des expulsions autorisées par le Parquet a été de 265 (231 en 2018). En moyenne, la Police est intervenue 71 fois et a procédé à 22 expulsions par mois.
  • les victimes féminines et masculines se chiffrent à 1337 personnes lors des interventions de police. 63,58% des victimes sont de sexe féminin (66,1% en 2018) et 36,42 de sexe masculin (33,9% en 2018). 195 victimes sont mineures. 
  • au niveau des situations ayant mené à une expulsion, il y a 283 victimes adultes directe c’est-à-dire des personnes à protéger (242 femmes, 41 hommes). 

Le rapport pour l’année 2019 nous montre que les personnes victimes de violences domestiques osent davantage chercher de l’aide, ce qui est très important. La violence domestique n’est pas une affaire privée

a souligné Taina Bofferding. 

Dans son rapport le Comité a par ailleurs formulé des recommandations et réflexions qui vont être approfondies par la suite, notamment :

  • pour le retracement d’antécédents policiers et judiciaires commis par un/une auteur-e et ce afin de mieux protéger les victimes
  • pour la professionnalisation des statistiques grâce au nouvel ‘Observatoire de l’Egalité’
  • pour une analyse approfondie des mesures dans le cadre de la crise du Covid19

 

Gestion de la crise du COVID19 dans le cadre des violences domestiques

La ministre de l’Egalité a mis en exergue les nombreuses collaborations avec les institutions policière et judiciaire et les services d’aide dans le cadre de la loi sur la violence domestique.  Cette coopération a été renforcée lors de la crise du Covid19. 

Dès le début de la crise, un dispositif de gestion de crise a été mis en place pour éviter une augmentation substantielle de la violence domestique.  

 

Le dispositif prévoyait notamment : 

  • un monitoring hebdomadaire sur l’évolution de la violence domestique 
  • le développement du site d’information violence.lu
  • (avec un FAQ « Violence domestique et COVID19 » en langues luxembourgeoise, portugaise, française et anglaise)
  • la mise en place d’une Helpline, sous forme de projet pilote, gérée par des gestionnaires sociaux conventionnés avec le MEGA
  • le maintien des dispositifs d’expulsion et la prise en charge des auteur-e-s

Les expulsions et les interventions policières durant la phase aigüe de la crise du Covid19 n’affichent à ce jour pas d’augmentation substantielle par rapport aux chiffres mensuels retenus les années précédentes.

 

Expulsions et les interventions policières durant la phase aigüe de la crise du Covid19

  Mars 2020 Avril 2020 Mais 2020
Interventions policières 91 73 79
Expulsions 26 19 23

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